domingo, 9 de enero de 2011

Emeutes en Tunisie : « La police a pris d'assaut la faculté »

Emeutes en Tunisie : « La police a pris d'assaut la faculté »

Depuis le 7 janvier, date de la rentrée universitaire tunisienne, les étudiants sont nombreux à manifester contre le pouvoir en place. Beaucoup sont également touchés par la répression du régime de Ben Ali. Un étudiant de l'université de Sousse, à 150 kilomètres de Tunis, raconte.

Après la reprise des cours début janvier, les étudiants et les lycéens tunisiens ont pris part à la révolte qui agite le pays depuis plusieurs semaines.
Craignant la visibilité des manifestations de rue, le régime tunisien fait encercler les établissements universitaires et secondaires par les forces anti-émeutes. Il interdit toute manifestation dans les lieux publics et tout rassemblement dans les rues.

Course-poursuite dans les locaux de l'université

« L'université de Sousse et en particulier la faculté des lettres et sciences humaines a subi vendredi l'assaut des forces de l'ordre tunisiennes.
Les étudiants s'étaient réunis en assemblée générale après la session d'examen du matin. Ils ont voulu occuper les locaux afin de protester contre l'arrestation par la police de deux étudiants de l'Union générale des étudiants tunisines (UGET). Ils ont été empêchés de sortir de la faculté pour aller manifester dans la rue.
Les brigades anti-émeutes se sont postées aux différents lieux de sortie. Le mot d'ordre, venu d'en haut, était : “Ils peuvent tout casser dedans, mais qu'ils ne sortent pas.” Face à cette situation, les étudiants ont tenté de forcer les barrages de police, ce qui a donné lieu à des heurts violents.
Suite à ces altercations, la police a répliqué en prenant d'assaut la faculté, pourchassant les étudiants dans l'enceinte des bâtiments. Elle a poursuivi les étudiants dans les salles d'examen, dans les bureaux et même dans l'infirmerie.

Plusieurs étudiants blessés et intoxiqués

Des dizaines de bombes lacrymogènes ont été lancées contre les étudiants. Plusieurs dizaines d'entre eux ont été bléssés, sans compter les multiples intoxications. Les enseignants qui tentaient de s'interposer ont été matraqués et agressés, au point que l'un d'eux a perdu connaissance durant plus d'une vingtaine de minutes sans qu'aucun secours ne puisse l'atteindre.
Le doyen, qui cherchait à calmer la situation, a reçu son lot d'insultes et d'agressions de la part de la police.
L'indignation est à son comble, et un mot d'ordre de grève nationale a été lancée dans l'enseignement supérieur. Le régime de Ben Ali tente par tous les moyens d'intimider et d'étouffer une population dont la jeunesse, en particulier, s'est enfin débarrassée de la peur et de la soumission. »
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Traducción:
 
Testimonio

Disturbios en Túnez: "La policía irrumpió en la facultad"

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